De la poudre aux yeux : une série de dessins dont la réalisation doit beaucoup au poncif, à la fois en tant que technique qui permet de reporter un dessin piqué de trous sur un autre support au moyen d’une poudre qui reportait en pointillés les contours du dessin. Mais également au sens de l’usure d’une formule. Les répétitions du motif ou du nœud de 8 sont autant de tentatives d’épuisement. Le fusain pulvérisé, pris entre les couches, laisse son dépôt par frottements directs, par empreintes ou encore par la dispersion poudreuse engendrée au rythme des traversées du support. Les différentes couches, dont l’ordre (dessus / dessous) et sens (recto / verso) peuvent échanger leurs positions, sont tantôt utilisées comme poncif, tantôt comme martyr ou encore comme support de transfert : le poncif retourné, détourné, devient lui-même le support du dépôt résiduel. Ces tracés en pointillés sont ceux de l’arabesque d’une ficelle nouée en 8 fermée sur elle-même laissée tombée sur le recto ou le verso d’une feuille de papier. L’opération est répétée, elle en devient un motif en tant qu’elle mobilise sa double signification : à la fois par la répétition et par le mobile de l’action, son moteur où, derrière la raison de l’action, il ne faut pas oublier la dynamique de mouvement.
De la poudre aux yeux fut aussi le tire de l’exposition au Centre culturel Jacques Franck en 2015